Sommes-nous des projectiles ? (et puis c'est tout ?)
Nous sommes des projectiles soumis à la loi d'inertie et à la gravité. Les vecteurs initiaux sont la flèche du temps et l'éducation (Éducation Nationale + Famille + Industries culturelles + algorithmes).
Et voici, encore une autre manière de dire la passion de l'homme face à la masse :
J'ai cette image toute simple depuis plusieurs jours dans la tête : celle du projectile, celle d'un projectile en forme de petite boule toute simple (10 cm de diamètre pourquoi pas). Je me mets à voir les gens comme des projectiles entièrement soumis à leurs paramètres physiques qui les déterminent totalement et les font se mouvoir uniquement en fonction de la force initiale (qui les a projetés), puis de l'inertie et de la gravité qui fait faire à tous, en une vie, un simple rayon de courbure à la con...
Je pense que cette image me frappe d'autant plus que je suis trentenaire (36) et que je suis donc beaucoup en lien avec des adultes mûrs ou des plus vieux encore. Je peux donc sentir de façon terrifiante : les lois d'inertie et de gravité qui gouvernent mes congénères. Je pourrais aussi bien employer l'expression de pilotage automatique (qui serait confié aux dames inertie et gravité).
Des vecteurs on été développés par l'éducation et ce sont eux qui s'expriment (gouvernent) le plus longtemps possible. La loi d'inertie suit les vecteurs déterminés par l'éducation.
Alors, j'observe, je scrute intensément, les manifestations rares, affreusement rare, de forces intérieures autonomes qui ajouteraient des vecteurs improbables et inattendus capables de s'opposer à tous les autres paramètres physiques que je viens de décrire... ce serait d'ailleurs des vecteurs beaucoup plus verticaux (pour s'opposer à la gravité et à l’inexorable). J'observe, j'attends les manifestations de l'énergie libre de ces petites boules projetées...
Je ne suis pas nihiliste, je suis croyant ; la vie humaine est un défi à relever grâce à la passion de l'impossible : celui de réaliser autre chose qu'un simple rayon de courbure à la con, celui qui consiste à produire suffisamment d'énergie libre pour être capable de tout reprendre de sa trajectoire et de dessiner dans le ciel, ce qu'on voudra. Oui, comme cette image d'un avion postal d'avant la seconde guerre mondiale (coucou Saint-ex !) qui dessine un cœur dans le ciel, si ça le chante, avec son échappement de gaz.
Des cœurs, et toutes les arabesques qu'on voudra en fait. Tout, mais pas un rayon de courbure à la con. Toutes les arabesques qu'on pourra réaliser qui ne doivent rien à l'hérédité et à notre milieu, qui ne doivent rien ou presque rien à la flèche du temps. Transformer son éducation (et pour cela la remettre en cause) en rampe de lancement aérospatiale qui permet de vaincre la gravité planétaire avant de basculer en pilotage autonome dans l'espace interstellaire...
Je me trompe peut-être mais ça ne semble pas être le souci de mes congénères. La plupart semble vraiment s'appliquer à réaliser le rayon de courbure à la con... le plus con possible. A quel moment y'a-t-il remise en cause radicale des croyances issues de l'Éducation et du milieu pour, enfin, se mettre au commande ?! Jamais ?! Mes congénères me consternent, et me déçoivent au plus haut point je dois l'avouer. C'est très misanthropique, mais tant pis, pour moi, il ne font pas ce qu'il faut. Vivre, une vie d'homme, c'est remettre en cause tous les vecteurs initiaux afin de se mettre, enfin, au commande, pour pro-poser quelque-chose. Je suis certes un pro-jectile, mais je dois pro-poser quand même.
Celui qui me lit se dit peut-être : quel orgueil abyssal de se croire délivré des déterminations alors que c'est le tragique de la condition humaine que nous partageons ensemble... En fait, je ne me crois pas délivré, mais je me sais doté de la plus extrême vigilance et concentration à cet endroit. Sortir de la caverne, me mettre au commande est le point où je dirige mes efforts depuis fort longtemps et je peux goûter régulièrement et de plus en plus souvent les fruits de ce travail. D'un autre côté, il me semble déceler que mes congénères ne dirigent pas leurs efforts sur ce même point. Mais j'ai bien conscience que ma perception de ce qui se joue avec les trajectoires humaines est forcément parcellaire, à partir de mon point de vue temporel, et non, holistique et diachronique.
Le milieu et l'Éducation fabriquent, on le sait, un surmoi qui vole les commandes pendant toute la durée de ce vol en forme de rayon de courbure à la con qui se termine par un crash.
Ce qui se passe, c'est qu'en réalisant un rayon de courbure à la con, les autres faisant de même, on peut donc les voir au dessus, en dessous, devant, derrière, ou à-côté. Ça nous rassure, on se dit qu'on est dans la bonne direction. On sait très bien que prendre les commandes pour faire des arabesques nous conduirait loin de la caverne des rayons de courbures à la con, au beau milieu du désert ou de l'océan.
Et est-ce qu'on en veut du désert et de l'océan ?
Si on savait que c'est là, et uniquement là, que se rencontre le petit prince ou que se joue notre bataille intime et dernière avec un gigantesque Marlin (Cf : le vieil homme et la mer), on prendrait les choses autrement au sérieux et on dirigerait nos efforts au bon endroit.
Sylvain
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