Aider la déscolarisation de la société
Certaines personnes nous contactent pour nous demander comment oeuvrer elles-aussi dans le sens d'une déscolarisation de la société, comment apporter leur pierre dans cette direction. Voici quelques suggestions (en plus de déscolariser ses propres enfants et son propre cerveau) :
1er axe : bâtir une skholè libre et égalitaire
Cela implique de répérer autour de vous les lieux publics. Attention aux deux pièges suivants :
• Premièrement, le caractère public de très nombreux lieux a été savamment gommé, notamment grâce à la technique de l'association Loi 1901. Il s'agit pour les pouvoirs de confier la gestion d'un lieu public à une association Loi 1901, c'est une forme de privatisation qui ne dit pas son nom, extrêmement pernicieuse et qui est largement contestable. L'association Loi 1901 est un statut privé, il est donc de notre devoir de se révolter quand on souhaite que tel lieu conserve son caractère public. Cette technique est employée massivement, mais il y a une brèche car le lieu ainsi confié à une association reste fondamentalement un lieu public. Le problème est légèrement accentué si l'association en question est locataire (elle paie un loyer), mais le problème politique de la privatisation d'un lieu qui est public au départ reste le même.
• Deuxièmement, la technique de "la vocation du lieu". Il s'agit pour les pouvoirs de définir la vocation de chaque lieu public, cela leur permet de limiter drastiquement le champ des possibles autour de choses qu'ils peuvent contrôler et qui seront toujours innofensives vis-à-vis de l'ordre établi. C'est cette technique de la vocation qui leur permet facilement d'interdire l'accès arbitrairement à tout un tas de personne, et ça marche trop bien, les gens se soumettent à ces vocations, malheureusement sans se poser plus de question.
Une fois ces deux difficultés levées et que vous avez clairement identifié les lieux publics, il vous faut militer et créer la polémique pour appeller à ce que ces lieux publics retrouvent un fonctionnement libre et égalitaire (pour qu'ils deviennent des lieux libres de culture et d' "éducation" libre).
Qu'est-ce qu'un fonctionnement libre et égalitaire ?
C'est un fonctionnement par plannings (accessibles 24h/24 sur internet) et tirage-au-sort si l'on est contraint de devoir départager deux personnes. C'est un fonctionnement basé sur l'équité, sur le partage des espaces entre tous les citoyens. C'est un fonctionnement où l'on s'assure que personne ne prend la place d'un autre, mais donc, c'est aussi un fonctionnement qui ne limite pas les bonnes volontés : si un lieu est disponible, à priori il ne doit pas y'avoir de limite à ce quelqu'un l'investisse autant qu'il le souhaite (sauf décision démocratique contraire). Enfin c'est un fonctionnement basé sur la gratuité, qui ne requiert rien d'autre que le statut de citoyen.
Les objections classiques à ce type de fonctionnement :
• Le coût de location :
Dans le cadre d'utilisation de lieux publics, on vous objectera regulièrement la question du coût. Essayez de ne pas vous laisser impressionner et de prendre un maximum de recul. Analysez tout simplement le prix qu'on vous annonce car ces prix sont souvent complètement stupides et le pire : arbitraires et sans aucun principe de réalité. La technique employée ici est de créer l'illusion que la mairie est "le propriétaire" et que vous, vous allez être "le locataire" (c'est hiérarchique). Si vous acceptez cette illusion, "payer un loyer" vous semblera tout naturel. Or, il faut toujours avoir en tête qu'un lieu public est une propriété collective : vous êtes propriétaire du lieu au même titre que vos concitoyens, et la mairie ne devrait être que le garant pragmatique de l'égalité et de la liberté (non le chef et le propriétaire). Ainsi le coût ne devrait être que ce qui est consommable, en l'occurrence "les fluides" (liés au chauffage, à l'éclairage et aux sanitaires). Nous arrivons donc à un coût qui frôle le zéro pendant les beaux jours et qui atteint une poignée d'euros par 24h d'utilisation pendant l'hiver. A partir de là, il faut évidemment vous étonner que la collectivité, qui dépense tout un tas de pognon pour tout un tas d'horreurs (grands projets inutiles, vidéo-surveillance, etc.), ne trouve pas le moyen de collectiviser les coûts de fonctionnement des différents lieux publics d'une commune (quand bien même fonctionneraient-ils tous les jours).
Des lieux-publics libres et égalitaires où la population peut se rencontrer seraient quand même pourtant la base de la base d'une vie fondée sur l'égalité, la liberté et la fraternité. Ceci étant dit vous pouvez répondre que vous êtes de toute façon prêt à payer individuellement le coût de fonctionnement qui rappelons-le devrait avoisiner les zéro en période de beaux-jours. A l'heure actuelle, les Pouvoirs vous répondront que tel espace coûte tant de dizaines ou de centaines d'euros pour le réserver et l'utiliser : 450 € la journée pour cet espace, 110 € pour cet autre, 800 € ici, 70 € là. Le but est bien d'empêcher la vie, c'est pourquoi j'insiste : il faut prendre du recul et vous indigner de ces montants qui ne veulent strictement rien dire. On me dira que ces montants servent à renflouer "le budget investissement" de la ville ou à rembourser des crédits. Là-dessus, je pourrais m'étaler sur des pages en faveur des idées développées par le courant dit de "la Décroissance". En deux mots, commençons d'abord par utiliser correctement les lieux publics existant avant de chercher à thésauriser pour construire un Zénith ou un nouveau stade de foot.
Aspect très important, il vous faut mesurer le caractère arbitraire et aléatoire de ces montants. Bien-sûr, on vous vendra l'inverse comme argument : comme quoi ce serait "le même tarif pour tout le monde", ce qui est archi-faux et totalement mensonger. Si vous fraternisez avec les élus et/ou si votre personne ou votre association intéressent les élus, vous découvrirez que ces montants varient sans cesse, voire si vous êtes totalement "l'ami de la municipalité" ils atteignent régulièrement zéro. Une manière simple d'observer ce phénomène est d'aller à différentes manifestations et vous pourrez régulièrement entendre au micro de la part de tel ou tel orateur concerné : « Je voudrais tout d'abord remercier chaleureusement les Élus de Pouilly-les-Noisettes de nous avoir mis à disposition gratuitement la salle Jacques Prévert... ». Ça n'a l'air de rien pourtant c'est terrible, car ce qu'il faut traduire c'est que cette association n'a pas déboursé un centime pendant que telle autre association ou telle personne physique payent. Nous sommes dans un régime atroce de distribution. Le Prince distribue vraiment en fonction de ses amitiés et de ses intérêts (lire Alain sur "la justice distributive" VS "la justice mutuelle").
Parlons maintenant du caractère aléatoire : vous verrez rapidement que si vous "négociez" avec les pouvoirs (quelle horreur), ces tarifs bougent. Je me souviens d'avoir fait baisser la réservation d'un lieu public de 90% (de 1000 Euros à 100 Euros) en deux coups de fil... Il vous faut donc militer pour la gratuité ou en tout cas pour des coûts réels de fonctionnement qui n'empêche pas la vie, une collectivisation des coûts, et l'égalité stricte.
• Le soi-disant désordre d'un fonctionnement libre et égalitaire :
Ensuite, on vous objectera un hypothétique "désordre" du système égalitaire pour lequel vous militez. Je pense que la meilleure posture à adopter c'est de dire que vous êtes tout à fait pour l'établissement d'un "réglement intérieur" pour chaque lieu ou pour tous les lieux publics de la commune, mais que ceux-ci doivent être conçus démocratiquement (donc non par les élus, et non plus par tel ou tel fonctionnaire servile ; c'est le peuple qui doit déterminer la façon dont il souhaite s'emparer et utiliser les lieux publics).
• La question de l'assurance et des risques
Autre objection infâme, la question de l'assurance, couplée au spectre de la sécurité et de la peur. Là-aussi, ne pas vous laisser impressionner. Ces notions souvent balancées à la cantonade, constituent avant tout une technique de gouvernance. Il faut garder la tête froide et tenir ferme vos objectifs en matière de fraternité, de culture, de skholè libre, de rencontres, de vie partagée riche, foisonnante et intéressante. Là aussi, il faut analyser le délire, le mettre à jour, pour tenter de revenir à des choses beaucoup plus réalistes et annoncer que vous n'êtes pas totalement contre un certain nombre de principes liés à la sécurité et à l'assurance. Le délire en question, c'est la démultiplication des assurances, la folie assurancière (et toute les peurs qui entourent ce genre de chose). Le délire c'est aussi, parfois des consignes de sécurité totalement débiles qui vont totalement à l'encontre du vivre-ensemble et de la convivialité (exemple vécu à la MDA de Grenoble : impossibilité de disposer de simples chaises en cercle). Là aussi, ll faut apprendre à s'affirmer. Des objectifs sains, profondémment ancrés en soi, de convivialité et de fraternité doivent servir de soubassement pour mener avec force et détermination cette thérapeia du théâtre, décidemment bien malade.
Actuellement, quand vous allez à une soirée dans un lieu public, vous pouvez être "tranquille" puisque la soirée est très souvent bêtement assurée par de très nombreux contrats d'assurance en même temps qui ont tous le même but ! Nous avons tous, tout un tas d'assurances individuelles. Nous avons tous une "responsabilité civile" qui devrait pourtant suffire pour rencontrer ses concitoyens dans des lieux publics (c'est même d'ailleurs fait pour ça au départ !!). La mairie possède, elle-aussi, d'énormes contrats d'assurance pour les différents lieux publics. Le fonctionnement actuel fait que la plupart du temps, l'association qui réserve un espace doit elle-aussi présenter un contrat d'assurance. C'est un peu la même question que pour le coût de fonctionnement : il faut se remettre en quête de quelque chose qui serait nécessaire et suffisant et envisager sa collectivisation. Les contrats d'assurances de la mairie + les "responsabilités civiles" devraient amplement suffire, le reste n'est là que pour créer un "gouvernement par la contrainte" et écarter le simple citoyen.
De façon générale, il faut dénoncer ce régime de peur et de folie assurancière.
Écriture en cours.
2ème axe : détruire le totalitarisme et l'hégémonie (monopole radical) de l'Éducation Nationale
Écriture en cours.
3ème axe : militer pour une vraie démocratie
Écriture en cours.
4ème axe : militer pour le retour des communaux et la diffusion populaire et publique des pratiques permaculturelles
Écriture en cours.
5ème axe : nous inviter (Mathilde et moi) pour que l'on propose nos conférences, nos ateliers divers et variés, pour tout type d'intervention en faveur de la déscolarisation, de la vraie démocratie, de la permaculture populaire, et/ou de l'émancipation en générale.
6ème axe : diffuser nos contenus (Descolarisation.org), notre bibliographie et/ou écrire, créer et composer soi-même des contenus sur le sujet de la déscolarisation (conférences, ateliers, écrits, lectures, recherches philosophique-historiques-psychologiques... , réalisation d'un site internet).
7ème axe : signer notre pétition.
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