Le simple est inépuisable
Je dédie le texte suivant de Christian Bobin à tous ceux qui souffrent.
C'est-à-dire à tout le monde.
Double page essentielle sur le besoin, par Jean-Pierre Lepri
N'oubliez pas de lire ce désormais incontournable :
Tuer l'idéologie pavillonnaire et l'idéologie de la maison bourgeoise
On vient de le voir sur le forum Neoprofs, la Déscolarisation de la société pose subséquemment, et inévitablement, toutes les questions liées à la base de la vie : alimentation, habitat, eau potable, soins, etc. etc. Et c'est bien normal, puisque la Déscolarisation est le phénomène qui nous fait passer de l'hétéronomie (individuelle et collective) dans tous les domaines, à l'autonomie (individuelle et collective) dans tous les domaines, avec toutes les peurs que cela génère de passer d'enfant politique à adulte politique (de mouton à philosophe, d'esclave à homme libre, etc.).
Sur le forum Néoprof, Justinette (une amie à nous), a eu le malheur de donner son opinion concernant des liens qui seraient fondamentaux entre alimentation et cancer, et cela a été récupéré (quelle aubaine !) pour faire de Justinette un monstre et pour pouvoir fermer une web-discussion (sur la déscolarisation) de 57 pages (mais il leur fallait bien trouver un prétexte, ça devenait trop dur pour eux). Établir des liens fondamentaux entre alimentation et cancer pose d'emblée les questions les plus difficiles à résoudre en matière d'autonomie, questions (qui sont donc bien des questions ! et/ou des opinions !) qui seront toujours insupportables pour ceux qui ont absolument besoin d'une hétéronomie la plus parfaite possible pour tenir debout dans la vie. Ça rejoint la citation de Catherine Baker que j'avais donnée le 8 décembre sur ce site : L'école fait partie des tabous, des choses sacrées intouchables, comme l'Hygiène, l'Information, le Progrès et toutes ces terrifiantes idoles qu'on nous impose. Au sens propre, les gens refusent de s'interroger par crainte d'un au-delà. Ils acceptent tous ou presque l'idée que quelque chose leur soit supérieur et ait des droits sur eux : la Société. (...) L'enseignement fait de l'aliénation la préparation à la vie, séparant ainsi l'éducation de la réalité et le travail de la créativité. Il prépare à l'institutionnalisation aliénatrice de la vie en enseignant le besoin d'être enseigné. Une fois cette leçon apprise, l'homme ne trouve plus le courage de grandir dans l'indépendance, il ne trouve plus d'enrichissement dans ses rapports avec autrui, il se ferme aux surprises qu'offre l'existence lorsqu'elle n'est pas prédéterminée par la définition institutionnelle.
. Ou celle qu'on donne souvent de Ivan Illich : >
>
Ainsi quand les médias et organes étatiques officiels donneront le feu vert à la population pour faire des liens entre alimentation et cancer, la masse des moutons se permettra de le faire, mais pas avant !! (Et si cela devait survenir : ce sera évidemment les organes officiels de l'État (ou affiliés) qui délivreront ensuite la "bonne" alimentation sous cellophane, au distributeur, sur présentation du formulaire cerfa numéro 456A4X).
Oui, on peut le dire, il FAUT le crier même, en occident, en ce début de XXIème siècle (comme depuis la fin de "la Révolution française de 1789"), le corps social et la grande majorité des individus, ne se désirent pas autonomes, mais absolument l'inverse ! Et ils ont été éduqués dans ce sens (conséquence du projet "Jules Ferry" depuis 1880).
Celui qui cherche, à développer l'autonomie individuelle et collective, et qui pour ce faire remet en question "l'éducation" (en général et encore plus celle à la Jules Ferry) peut provoquer des remous assez importants dans les âmes, les esprits et les coeurs. Jean-Pierre Lepri le révèle assez clairement dans le propos suivant extrait du livre "Fin de l'éducation ? Commencements...") : L'éducation est la "science de ce que tout le monde connaît " — parce que nous y sommes tous "passés" —, et qui, par son caractère même de vécu, est-ce qui est le moins connu et le plus chargé émotionnellement — de sentiment et de ressentiments, de souvenirs et d'amnésie, de nostalgie et de peurs... Cette expérience personnelle de l'éducation pourrait alors expliquer les émotions, voire les passions, que soulèvent généralement les questions d'éducation : elles ont à voir, en effet, avec notre intimité constitutive, nos racines, notre être profond — et notre bien être (ndlr : en 2 mots).
>
Mais cette critique radicale de l'Éducation au service d'une autonomie individuelle et collective retrouvée serait une sorte de "mauvais moment à passer" pour que "la première étoile apparaisse" dans cette nuit du monde, car le monde meurt de notre esprit de déresponsabilisation, de délégation, de soumission, et de démission.
Nous allons donc continuer de parler d'autonomie véritable et de permaculture, sur ce site et aujourd'hui, je voudrais insister une nouvelle fois sur la nécessité de tuer en nous à tout jamais l'idéologie pavillonnaire et celle de la maison bourgeoise. En effet, notre "éducation" a notamment été utile au système capitaliste pour introduire en nous un certain mode d'habitat dont on a un mal fou à se défaire : le pavillon bourgeois. Il est important de percevoir que l'idéologie correspondante fonctionne même si vous habitez en appartement, même si vous habitez un 2 pièces en ville. Cette idéologie demeure en vous, soit sous la forme du désir, soit sous forme d'ersatz liés à votre habitation actuelle quelle qu'elle soit. On peut le percevoir notamment à partir des nouvelles formes de constructions péri-urbaines réalisées par des "promoteurs", qui fleurissent un peu partout en plaine. La stratégie de ces promoteurs consiste bien à faire miroiter des sortes d'ersatz de pavillon bourgeois à travers des constructions de merde qui se situent sur le plan esthétique à mi-chemin entre l'immeuble de "cité" et le chalet de montagne... (grâce à des choix de matériaux et architecturaux qui feront illusion). Il y a un lien congénital entre cette idéologie pavillonnaire bourgeoise et le monde du crédit bancaire (les gens prennent principalement des crédits pour atteindre la forme de l'habitat bourgeois). Je pense qu'on a un travail à faire individuellement et collectivement pour nous débarrasser de cette idéologie. Et pour ce faire, la meilleure méthode est d'introduire d'autres désirs en terme d'habitat qui n'aient plus rien à voir avec l'idéologie pavillonnaire bourgeoise. Je pourrais évoquer là tout de suite, les types d'habitats les plus opposés au pavillon bourgeois, par exemple les habitations troglodytes, mais premièrement, je manque de savoir à cet endroit, et en plus, le gros défaut est que si l'éloignement avec la culture actuelle est trop grand, les gens ne pourront pas du tout s'y mettre. C'est pourquoi je voudrais emmener tout le monde vers la petite maison de 20 mètres-carrés au sol, sur deux niveaux (ce qui fait 40 mètres-carrés habitables), sur terrain agricole, en ossature bois et murs en paille (que vous pouvez faire en plusieurs exemplaires afin de créer des "modules"). J'en parlerai régulièrement sur ce site, car ça me paraît un point tout à fait clé de l'autonomie.
Voici pour donner à désirer, et pour donner à tuer l'idéologie pavillonnaire, quelques photos de la construction simple qu'a réalisée Mathilde :
Les fruitiers rustiques à gros fruits et gros rendements
André Duny (en photo ci-contre), le samedi 5 décembre 2015, à Mathilde et Sylvain, de nuit : « Vous êtes à combien là ? 800 mètres d'altitude ? Ha oui, donc, que des noyers, des châtaigniers et peut-être, deux ou trois pommiers, encore que, mais en tout cas pas de figuier, pas d'abricotier, pas de cerisier, ni de pêcher, pas de ceci et pas de cela, et finalement pas grand chose quoi !! »
Mais non mais non, calme-toi André !! On peut tout avoir et on a déjà tout. ...
Que ça soit à partir de l'altitude, ou à partir d'idées reçues haut perchées sur l'agriculture et l'arboriculture, on pense souvent à tort qu'on va crever la dalle...
Pourtant, je vous offre le cadeau exceptionnel suivant, ci-dessous : la précieuse (et rare) liste des ARBRES FRUITIERS RUSTIQUES A GROS FRUITS ET GROS RENDEMENT POUR JOUIR LA VIE ET DE LA VIE ET ENCULER LE SYSTEME :
NB. : Ce fichier PDF en ligne est gros : 35 Mo, si quelqu'un pouvait arriver à me le réduire.
Regarde André au haut de la page 6 juste en guise d'exemple :
« Variétés de figuier résistantes au froid : Kennedy, Dawalki, Brunswik, la variété Peretta est une autrichienne qui pousse à 800 mètre d'altitude, elle résiste bien aux fortes gelées (disponible au jardin de senteur, ils ont une douzaine de variété pouvant pousser en Suisse et climats froids. On peut les trouver aux pépinières Jean Rey. Variétés énormes et délicieuses au conservatoire d'acquitaine.»
Le retour au balai !
>L'extravagance du désir est la cause fondamentale qui a conduit le monde à sa difficile situation actuelle. Fukuoka - La Révolution d'un seul brin de paille.
Je me fais donc NÉGUENTROPISTE afin qu'on s'entraide dans nos désirs. Oui, je vous propose qu'on marche ensemble pour chercher "la vie éternelle".
L'expression est lâchée : « la vie éternelle ». Voilà qu'un grand nombre d'entre-vous arrêtent tout net de me lire, dressés qu'ils ont été à mépriser tout ce qui leur semble appartenir au domaine du religieux. C'est commettre un sérieux impair : c'est oublier qu'entre le religieux débile qui rend bête et qui tue, et la vie de l'esprit qui sauve et qui élève, il y a juste une différence d'interprétation à partir d'un vocabulaire souvent identique. Je vous propose donc une interprétation néguentropique du concept de "vie éternelle", très différente des délires de certains croyants.
Qu'est-ce donc que « la vie éternelle » dont parlent les chrétiens ou autres croyants ? S'agit-il vraiment de vivre jusqu'à la fin des temps ? N'est-ce pas plutôt le fait de vivre comme l'être humain a toujours vécu et vivra toujours ? « La vie éternelle » n'est-ce pas tout simplement, cette vie, où nos désirs sont en accord avec la vie humaine d'hier, d'aujourd'hui, de demain et de toujours ? Cette vie où nos désirs ne sont jamais conjoncturels, liés à une époque particulière, mais en accord avec l'Idée de l'homme ?
Ceci étant dit, avant d'être attaqué de Stalinien ou d'intégriste, il me faut préciser que l'Idée de l'homme n'appartient à personne. Comme l'Idée de jaune, elle appartient au monde des Idées. Je ne dis point que celui qui voit du jaune dans un ciel rose doit être égorgé. Je souhaite juste qu'on discute plus souvent de l'Idée de l'homme (ça s'appelle philosopher).
« La vie éternelle », répétez donc cette expression et essayez d'entendre l'interprétation que je vous propose. L'entendez-vous ? « La vie éternelle »... entendez-vous comme cela peut vouloir dire : « La vie juste, donc la vraie vie » eu égard à cette phrase magique de Victor Hugo qui trône dans ma cuisine :
Homme, si tu veux savoir le vrai, cherche le juste ». Victor Hugo
>
Que faire pour cheminer vers « la vie éternelle » ? La pharmacologie et la néguentropie (en tant que pensée et praxis quotidiennes) ne sont-elles pas fondamentales pour avancer ?
Les hommes ont-ils toujours eu un aspirateur ? En auront-ils toujours un ? L'aspirateur fait-il partie de « la vie éternelle » ? Il me semble qu'on peut objectivement penser que non. En revanche, attraper et lier entre eux certains végétaux secs bien choisis pour confectionner un balai, fut-il quand même un pharmakon, une prothèse, un organon, une invention, et donc une écriture, il me semble qu'on pourrait dire que le balai fait partie de cette « vie éternelle » dont je vous parle, contrairement à l'aspirateur tel qu'il est apparu dans ce qu'on nomme "la modernité".
Certains penseront : « Mais j'ai besoin de mon aspirateur ! Cela fait partie de mon confort lié à la modernité. Qu'est-ce que c'est que cet hurluberlu intégriste qui veut qu'on retourne à la bougie - au balai pardon !! - dans les cavernes ! Et qu'on vive tous de la même manière !! Fasciste !! ». On observera donc que la pharmacologie et la néguentropie sont interdites à l'heure actuelle, chaque objet technique ayant sa valeur absolue et totemique (on peut donc se demander qui est réellement religieux dans le mauvais sens du mot)
[Lire les ouvrages de Jacques Ellul sur la Société technicienne]. Les objets techniques sont devenus "démoniaques" dans le sens étymologique du démoniaque rappelé par Jacques Ellul : ils prennent possession de l'esprit, ils nous passionnent.
Nous autoriser à faire de la pharmacologie ensemble, ça consisterait à redonner une valeur relative à chacun de nos objets, à prendre conscience (à ne pas oublier) que nos objets sont des pharmaka qui existent les uns par rapport aux autres et qu'ils n'ont donc rien d'absolu. Ça consisterait à arrêter de s'obnubiler par les faces remèdes de nos pharmaka, pour penser à fond toutes les toxicités afférentes (autant que nous sommes intéressés par les faces remèdes). Ainsi (mais ce type de raisonnement pharmacologique est faisable pour des milliards d'objets), l'aspirateur moderne est totalement fonction de la forme de l'habitat et des modes de vie actuels déterminés par le capitalisme. On peut donc se rendre compte facilement que l'association entre l'aspirateur moderne et l'idée de confort est fallacieuse (et on pourrait faire le même genre de cheminement pour des milliards d'objets). Si notre type d'habitat change, ainsi que notre rapport au temps, le plus confortable des deux peut devenir en un clin d'oeil : le balai, et ce, très loin devant !
Si votre habitat devient une petite maison carrée de 20 mètres-carrés (sur deux niveaux pourquoi pas), que le plancher est au même niveau que le pallier, que ça donne directement sur l'extérieur et que vous cultivez la sobriété (grâce justement à la pharmacologie et à la néguentropie), le balai deviendra infiniment plus confortable que l'aspirateur. Le petit-tas de poussière sera ramené devant la porte en un tournemain et en un éclair, ensuite vous ouvrez la porte et zou ! (même pas besoin de la pelle et de la balayette dans cette configuration).
Et le balai, vous ne trouvez pas qu'il appartient à « la vie éternelle », lui ? Depuis la nuit des temps, des hommes ont rassemblé certains végétaux secs entre eux pour "balayer" leur couche ou leur table. Les humains, s'ils se maintiennent sur la terre, ne le feront-ils pas jusqu'à la fin des temps ? Et l'aspirateur "moderne", lui, n'appartient-il pas seulement à une basse époque ?
Et celle-ci de phrase ? (qui trône dans ma bibliothèque) :
>J'ai enlevé beaucoup de choses inutiles de ma vie et Dieu s'est rapproché pour voir ce qui se passait. Christian Bobin
Voulez-vous chercher cette « vie éternelle » avec moi ? Ou bien continuer avec "l'extravagance du désir" où chaque pharmakon vient corriger un défaut engendré par le précédent, sans fin, vers toujours plus d'entropie, de maladie et de mort ? Je pense que faire de la pharmacologie et de la néguentropie ensemble est aussi important que de faire des ateliers constituants. Mais cela nous ramène encore au sujet principal de ce site : retrouver la convivialité et la rencontre, dans des communaux de la parole, dans des espaces communs (publics ?). Pour chercher ensemble « la vie éternelle » (si vous m'avez compris...)
Sylvain Rochex
P.S : Et comprenez-vous en quoi cette interprétation de "la vie éternelle" se confond magistralement in fine avec celle plus courante de ne pas mourir ?
Citations du jour : ne pas mettre ses enfants à l'école, ça ne se fait pas !
6 Citations de Catherine Baker, dans "Les Cahiers au feu". (Pour C. Baker, comme pour certains autres, il faudrait tout recopier...) Rappel : C. Baker est l'auteur de deux ouvrages incontournables : "Insoumission à l'école obligatoire" (lien vers le livre entier) et "Les cahiers au feu".
>Qu'on lise San Antonio ou Montaigne, on a tous un jour ou l'autre eu sous les yeux une brillante attaque contre l'école dont on s'est dit que ce n'était pas mal trouvé. Sans parler des "ouvrages pour spécialistes" propres à convaincre n'importe qui des méfaits de l'instruction à la chaîne. Mais on y met ses enfants. De toute façon. Pour trois raisons. La plus importante est que le contraire ne se fait pas. Toute notre éducation nous rend terrifiante la perspective de faire autrement que tout le monde. La deuxième est qu' "on ne pourrait pas travailler si on avait les enfants dans les jambes ". La troisième : "Les enfants qui ne vont pas à l'école ne seront pas suffisamment armés pour affronter la société." Je maintiens que ceux d'entre nous qui sont passés par l'école sans dommage apparent sont suffisamment armés en effet pour être les mercenaires de cette société mais certainement pas pour l'affronter.
C. Baker
>L'école fait partie des tabous, des choses sacrée intouchables, comme l'Hygiène, l'Information, le Progrès et toutes ces terrifiantes idoles qu'on nous impose. Au sens propre, les gens refusent de s'interroger par crainte d'un au-delà. Ils acceptent tous ou presque l'idée que quelque chose leur soit supérieur et ait des droits sur eux : la Société. Extravagante crédulité de notre époque... Cette religion a ses prêtres et ses laïcs, ses autels, ses cérémonies, sa morale, ses miracles et ses damnés.
C. Baker
>Nous avons envie - que oui ! - de rencontrer des être humains, mais à condition qu'ils n'aient pas été produits en série.
C. Baker
>L'Éducation Nationale a plus de ressort qu'on ne croit et sait bien se refaire une jeunesse avec les produits de confection de l'innovation sociale. Les diplômés des "sciences de l'éducation" jouent les ferrailleurs et récupèrent ce qu'ils vont recycler. Cuisine traditionnelle (bourgeoise) ou nouvelle cuisine, on a le choix. De toute façon, la pédagogie est culinaire. Elle est l'art d'accommoder les sauces auxquelles on mangera les enfants.
C. Baker
>Il ne risque pas d'y avoir davantage de parents aimants que de véritables amants sur cette terre.
C. Baker
>Ceux qui défendent leurs enfants doivent affronter tous ceux qui défendent l'enfance.
C. Baker
Retrouvez en ligne notre document : « Mille citations contre l'école »
Citation du jour : l'école détruit les personnalités.
Et on le sait, et on le dit depuis 1900 :
>« Notre époque réclame des "personnalités", mais elle les réclamera en vain jusqu'à ce que nous fassions vivre et travailler les enfants comme des "personnalités", jusqu'à ce que nous leur permettions d'avoir leur propre volonté, de penser leurs propres pensées, d'acquérir eux-mêmes leurs propres connaissances par le travail, de se former eux-mêmes leurs propres jugements, jusqu'à ce que, en un mot, nous cessions de détruire dans les écoles la matière première des personnalités que nous espérons vainement rencontrer dans la vie. »
Ellen Key, le Siècle de l'enfant, 1900
Retrouvez en ligne notre document : « Mille citations contre l'école » (95 pages au 8/12/2015, mais n'oubliez pas qu'il ne s'agit que d'un échantillon de notre stock. Cela dit, c'est bien assez pour anéantir l'Éducation Nationale - parfois une seule phrase de Holt ou de Illich suffit amplement.)
Emission de radio, ce soir: « Ces métiers qui plaisent tant à Papa et Maman »
Ce soir, jeudi 3 décembre, de 19H30 et 20H30, on se retrouve pour une nouvelle émission du « Monde allant vers » sur Radio Grésivaudan, on va se lâcher de nouveau pour continuer à démolir l’idéologie du travail, qui a décidément la vie dure : même quand on croit s’en être débarrassé, à titre individuel, on découvre une nouvelle couche encore plus profonde... Au niveau collectif, n'en parlons pas: la valeur Travail trône en tête de liste de toutes les campagnes électorales. Ils sont tous fous... Y'a du boulot! Euh...
On vous propose donc une émission sur le thème suivant : « Ces métiers qui plaisent à Papa et Maman ».
N’hésitez pas à nous contacter tout au long de l’émission au 04.76.08.91.91, pour nuancer nos propos, enfoncez le clou, chanter, rire ou pleurer, tout est possible !
Vous pouvez aussi, en attendant ce soir, ré-écouter la trentaine d’autres émissions révolutionnaires enregistrées depuis 2014.
--------------------------------------------------------------------
Edit (samedi 5/12) : voici l'émission :
Déroulé :
Introduction
- ♪ ♫ Alpha Blondy : Travailler c’est trop dur ♪ ♫
- Sur la satisfaction des parents concernant la "réussite" professionnelle des enfants.
- Petit jeu : Michel au restau avec ses amis, comment parler de ses filles, l’une mère au foyer et l’autre au RSA ?
- Analyse : être au RSA. Le piège du travail. Citation de Thoreau.
- Le RSA comme "revenu de base" (pour l’instant) : constuire son autonomie, "le chômage créateur".
- Le RSA comme transition vers la gratuité et un monde sans argent. Rompre l’enchaînement des ventes mutuelles.
- Tout a été tranformé en activité économique.
- Réduire sa dépendance à l’argent. "Le chômage créateur".
- L’erreur du paradigme de la rareté. L’erreur qui consiste à penser que l’alternative à la vente mutuelle c’est le troc. La vraie alternative c’est l’abondance et le don.
- ♪ ♫ Philippe Prouvost et Catherine Le Potier : Les Philistins : ♪ ♫
- Petit Jeu : Quentin aime les coquillages. Sa mère vient lui parler de son futur métier.
- Hommage aux parents qui ne se débarassent pas de leurs enfants dans des institutions, et vivent avec eux.
- La notion du refoulé. Combattre chez l’enfant, ce que les parents ont eux-mêmes refoulé.
- Ces métiers qui plaisent tant à Papa et Maman.
Réponse courte et conjointe à Etienne Chouard et Frédéric Lordon
Courte, car je ne vais pas ré-écrire tout ce qu'il y a dans ce site et tout ce que j'écris depuis des années. Mais Etienne a marqué ceci récemment (20/11/15) sur son blog :
Vous avez été des milliers (et des milliers), à aimer et à partager le précédent billet, qui résumait cette vérité, bien d’actualité : « Une constitution digne de ce nom (d’origine populaire) permettrait à un peuple digne de ce nom (composé de citoyens constituants) de s’opposer aux représentants qui veulent lui imposer la guerre. » POURTANT, malgré cet élan spontané (pour l’idée de nous auto-constituer), vous n’êtes PAS — pas encore — des milliers (et des milliers) à vous entraîner, pied à pied, « pour de vrai », à constituer :( Mais qu’est-ce qui vous retient donc ? Qu’est-ce qui vous empêche, vous personnellement, de passer à l’acte, massivement, puisque vous pouvez le faire librement (pour l’instant) ? Si vous trouvez (le frein qui nous gêne), soyez gentils de m’en parler.
Ce frein (qui est un mur) est explicité en long en large et en travers, via les idées de "Déscolarisation" présentes ici, et dans les têtes et papiers de Sylvain et Mathilde. >
Un atelier constituant doit pouvoir se dérouler dans l'espace commun (l'espace public) ! Le cas échéant, il ne s'agira que d'une discussion privée, ésotérique (au sens étymologique de ce mot), vécue par une ou plusieurs hétairies philosophiques. Le fait d'être "constituant" doit être en lien avec l'espace public (espace commun, à vrai dire). Car c'est le peuple qui est constituant en démocratie, et non telles ou telles bandes privées.
Ce à quoi Etienne répondra certainement à peu près ceci ("l'antienne d'Étienne" disait-il lui-même) : "Non ! Vous pouvez le faire partout : chez vous, dans un ascenseur, au bistrot, au bureau et même aux chiottes ! Il suffit d'être au moins deux ! ". Je pense au plus profond de moi-même qu'Etienne se trompe cruellement sur ce point : un atelier constituant digne de ce nom, doit se tenir dans l'espace public ! Pourquoi ? Car la constitution concerne la chose publique et le peuple. Dans les lieux privés : il n'y aura jamais le peuple (l'Idée de peuple) et il ne s'agira jamais — c'est une lapalissade — d'espace public ! Pour que Mamie Josette, tante Ursule, le vieux Robert, Monsieur tout-le-monde, s'intéressent à la constitution, les ateliers constituants doivent se tenir dans l'espace public. Le cas échéant, Nico, Valentin, Sylvie, et Benoît (des gentils virus, des militants d'extrême gauche, de l'UPR et des alters permaculteurs, adeptes des couches lavables et du revenu de base, ou autres bobos cultivés) continueront tout seul dans leur coin, avec les membres de leur club philosophique, à s'intéresser à la constitution.
Or l'espace public est volé, actuellement, par l'oligarchie. Nous devons d'abord "arracher" nos espaces. Curieux, vraiment très curieux, qu'Etienne n'aille jamais sur ce point (je ne sous-entends rien de spécial, mais je trouve ça juste hallucinant que le sujet ne vienne jamais). Etienne répondrait sûrement : "nous devons d'abord ré-écrire la constitution pour que l'oligarchie nous restitue ce qui nous appartient". Comment ne pas voir ce bon vieux serpent qui se mord la queue ? Pourtant, nous savons très bien que le véritablement commencement c'est quand les gens se ré-approprient les espaces communs pour prendre la parole et faire de la politique ensemble.
Pour Frédéric Lordon, qui a fourni récemment une excellent tribune sur la situation (a)politique actuelle conclue, ÉVIDEMMENT, à la nécessité absolue de se rassembler dans l'espace public ! Mais, très grave erreur, pour lui, comme pour des milliards de cerveaux formatés, l'Espace public, c'est toujours sinistrement "LA RUE". Comment ne pas voir, ne pas entendre, le pathétique-larme-à-l'oeil teinté de religiosité, avec lequel la grande majorité des "militants gauchistes" prononce l'expression "LA RUE ! ". Ne nous laissons donc pas berner par ce puissant affect-triste !! (pour reprendre un concept pourtant si bien malaxé par Lordon). Nous devons trouver le chemin d'un affect doux et joyeux concernant "les communs", et "la rue" ne sera alors qu'une très maigre portion des "communs" (soit-dit en passant : la rue, de nos jours, est en prime un des territoires privilégiés du capitalisme : règne de la bagnole, du béton, de l'artificiel et des commerces (et du sécuritaire régalien). Voici les trois dernières phrases de sa tribune (qui sont sinistres contrairement au reste du billet) :
Cette manière ne peut être posée qu’en actes, c’est-à-dire dans la rue. Donc il faut aller dans la rue. Et puis nous verrons bien.
>
C'est-à-dire que le programme selon Lordon, ça serait ENCORE de se geler les couilles au profit d'une pub massive sur l'usage urbain à rude épreuve des tentes Queshua de Décathon. Il s'agirait encore, selon Lordon, qu'on se regroupe sur le béton et dans le froid, comme des SDF, avec du vin chaud et des soupes au moins pour se rassurer, créer une illusion de fraternité retrouvée, et afin d'organiser la Révolution... (??) Bizarre... ! Programme que nous connaissons par coeur : épuisement des motivations, situation qui ne permet absolument pas d'être efficaces collectivement sur tous les plans : matériellement et intellectuellement. Situation en forme de courbe de gauss (en cloche), qui monte agréablement, qui atteint son extremum (ce qui est autorisé) et qui redescend comme c'est monté. Oui, il faut conclure comme Lordon à la nécessité absolue de se rassembler dans l'espace public ! Mais à partir de là, il faudrait dire ce qu'est véritablement l'espace public et dire que c'est infiniment plus que "LA RUE", dire que toutes les salles municipales éclairées et chauffées c'est surtout cela l'espace-public, dire que c'est de cela dont nous avons besoin pour organiser notamment les "ateliers constituants" à la Chouard, mais pas seulement. Nous avons aussi besoin de ces espaces pour faire jaillir une égalité d'expression tous azimuts ! Des intellos comme Chouard ou Lordon devraient pourtant savoir que tous les vrais basculements social-historiques vertueux et constructifs sont toujours marqués par le jaillissement un peu partout de la parole de ceux qui en étaient privés, et précisément dans les lieux où ils étaient privés de parole.
Bref, c'est bien curieux... Chouard et Lordon, tout en allant comme d'hab dans le bon sens, demeurent conjointement en-deça d'une ligne symbolique qui m'apparaît bien nette, comme le nez au milieu de la figure !
Nous devons redevenir des hommes politiques au sens athénien de la chose, oui sieur Lordon et sieur Chouard ! Mais le premier nous dit que ça se peut se faire dans l'ascenceur ou au cinéma, et le deuxième, possédé par "un affect-triste" (rapport au monde qu'il dénonce pourtant dans des bouquins), que ça doit se faire dans "LA RUE ! " Non et non !! Ils se trompent, et peut-être sans le vouloir, ils nous trompent ! Le processus nécessaire doit se faire dans "LES COMMUNS", dans une culture retrouvée et actualisée du "commun", et leur reconquête culturelle et matérielle doit être la priorité des priorités !!!
Donc, tout ceci nous amène, ni dans l'ascenseur, ni sur le coin de table d'un restau, ni dans "La rue !!", mais dans des espaces municipaux : éclairés, conviviaux et chauffés (voir le récent billet Espacemelimelo.barre) ou bien encore : nos conseils pour aider la déscolarisation de la société ou même la totalité du site Déscolarisation)
Merci DONC à tous (Lordon et Chouard, y compris) de cesser avec L'INDIGNITÉ !!!! Nous valons mieux que ça !
Peut-être que Chouard et Lordon savent, plus ou moins inconsciemment que lorsque "L'insurrection qui vient" vient vraiment, "ceux qui parlent plus que les autres et/ou à la place des autres "(dont Chouard et Lordon font partie actuellement) , doivent s'effacer automatiquement au profit du Démos tout entier qui se met à parler... Ces deux-là veulent-il vraiment sacrifier leur statut actuel de tribun quelque-peu aristos, au profit d'une réelle et intense activité démo-cratique ? (Chouard, je pense, est tout enclin pour se diriger vers cette sagesse ; Lordon, je sais pas car je ne le connais pas du tout).
P.S : Ce billet n'est pas ce qu'on appelle une "charge" contre Etienne pour qui je demeure dans l'amitié totale. Ce n'est point non plus une charge contre Lordon, chez qui j'apprécie la justesse des analyses, mais avec lequel je ne peux point parler d'amitié puisque nous ne sommes liés d'aucune façon. Gros bisous aux deux dans tous les cas.
Sylvain Rochex
Arpentage du livre "La domination adulte", ce samedi
L’oppression des enfants est première, et fondamentale. Elle est le moule de toutes les autres.
> Christiane Rochefort (1976)
Cliquer sur l'image si vous souhaitez l'agrandir dans un nouvel onglet
Émission radio à propos de ce livre (avec l'auteur, et Mathilde et Sylvain) :
[Rappel] Déroulé d'un arpentage de livre :
C’est une technique citoyenne pour lire et parler d’un livre collectivement. On divise le livre en autant de parties qu’il y a de participants (possibilité de fonctionner en binôme), puis :
Temps 1 : chaque participant lit sa partie silencieusement pour lui-même.
Temps 2 : chaque participant prépare ce qu’il veut partager avec les autres à propos de la partie qu’il a lue. Cela se fait librement ou en fonction d’une grille de lecture proposée.
Temps 3 : Tous ensemble autour de la table, chronologiquement, chaque participant prend la parole à propos de sa partie et cela donne lieu à des mini-échanges fertiles.
Temps 4 : discussion globale libre concernant l’ensemble du livre.
------- Téléphonez-nous si vous souhaitez venir -------
Citation du jour : partout des traîtres.
La vraie trahison est de suivre le monde comme il va et d'employer l'esprit à le justifier. Et c'est la trahison la plus aisée, la plus répandue et la plus profitable.
>
Jean Guéhenno (merci à B. Pohl pour la citation !!)
Bref... Partout ! Des traîtres !
espacemelimelo.barre !
Nous avons - Enfin - trouvé (le 12 novembre dernier) un espace public (un espace commun) qui se rapproche de ce que nous cherchons depuis des années.
Il se situe à Crolles (38), non loin de Radio Grésivaudan (décidément !). Il y a une salle municipale qui ressemble à une salle municipale, mais dont la philosophie de fonctionnement n'a ABSOLUMENT rien à voir avec ce qui se fait d'ordinaire, et cela change TOUT, mais vraiment TOUT. C'est l'espace Méli-Mélo.
Le principe de cette salle est d'être PRENABLE FACILEMENT par le citoyen : sans association, sans argent, sans assurance, sans limitation - 365 jours/365, de 8h à 23h30. Il s'agit d'une simple gestion par planning (ce que nous appelons de nos vœux depuis une éternité), le simple fait de récupérer les clés et des les rendre ensuite.
Au niveau "administratif", deux documents sont là pour contenter autant "le citoyen" que "les Pouvoirs" (RARE !!! d'habitude, y'a que "les Pouvoirs" qui sont satisfaits ! ...) : premier document : "les conditions d'utilisation" et deuxième "un règlement intérieur", MAIS tout deux sont SIMPLES à l'extrême, donnant un cadre qui n'empêche rien et qui PERMET TOUT.
Voici le doc "conditions d'utilisation" :
Face aux anarchistes que nous sommes, "les Pouvoirs" pensent toujours à tort que nous ne voulons aucun cadre et que ça va être le bordel, or, si nous sommes anarchistes, nous ne sommes pas anomistes (d'ailleurs : "l'anarchie c'est [bien] l'ordre moins le pouvoir"!) Le genre de cadre donné par ces deux documents à Crolles ( - à quelques nuances près à discuter, dont les conditions de modification de ces documents eux-mêmes, qui doivent être démocratiques - ), ce cadre, nous convient tout à fait, voire même nous le souhaitons et nous l'avons toujours dit.
L'objet de ce billet est donc de vous inviter à concevoir, en lien avec nous, un espace Méli-Mélo près de chez vous.
Car l'existence même de cet espace à Crolles permet de faire fonctionner une démonstration par l'exemple au sein même des Pouvoirs.
En effet, pouvoir dire à des Élus et à des citoyens : A Crolles (38), il le font bien, donc vous pouvez le faire !! C'est très important ! Voire même jouer la "mise en concurrence" des Pouvoirs entre eux : "A Crolles, il le font bien, eux ! On ira donc à Crolles pour se rencontrer et fraterniser ! Et pas à Limoges ! ". La salle Mélo-Mélo de Crolles, nous montre tout simplement que C'EST POSSIBLE. Que les Pouvoirs peuvent autoriser l'existence de véritables lieux publics. Ensuite, si jamais succès il y avait, je sais bien que les Pouvoirs pourraient verrouiller à nouveau, mais quand les choses se sont enflammées, c'est parfois trop tard.
Voici la lettre que nous avons envoyée à une élue de Pontcharra que vous pouvez utiliser/adapter pour votre coin à vous.
A bientôt par téléphone ou par email pour mettre au point, partout, des Espaces Méli-Mélo (le nom pouvant rester le même pour identifier la philosophie qui va avec, partout en France et même ailleurs, à Londres aussi par exemple : "Hey John ! You'll be at the Méli-Mélo [with french accent] tonight ?" ;-)
ARTICLES AU HASARD

La Rentrée. Je ne peux pas le croire : cet espèce d'égrégore négatif surpuissant est toujours là, sensationnel, dégoulinant, [ ... ]
Réflexions philosophiquesLire l'article
« Quand elle prend corps »
Un texte de Jean-Philippe sur le blog Éloge du détail. Que je veux associer au texte publié hier [ ... ]
Réflexions philosophiquesLire l'article
Que faire quand vous voyez un élu ou un prof ou quand vous allez au devant d'eux ? Comment les attaquer avec les bonnes "armes" [ ... ]
HumourLire l'article
Déroulé de la conf :
- État des lieux de la biosphère et de la vie sur Terre (on en est à la disparition accélérée des [ ... ]
Vraie démocratieLire l'article
Je le vois venir et c'est très beau... et très moche en même temps...
Peu à peu, jour après jour, individu après individu, [ ... ]
Terre et permacultureLire l'article