L'été, de mars à novembre !
C'est possible ! En faisant comme les oiseaux migrateurs ?! En allant vivre dans un « pays chaud» ? Non, simplement en vivant dans la nature et en cultivant la terre !
Depuis l'avènement de la société moderne urbanisée où les individus sont prolétarisés, de nouvelles définitions de l'été sont apparues. Il ne s'agit plus seulement des mois les plus chauds de l'année où les jours sont les plus longs. L'été est devenu un ensemble de sensations qui existent par opposition au reste de l'année, bref UNE ESTHÉTIQUE particulière, propre à l'été.
Tentons de la décrire un peu cette esthétique.
L'été, la sensation de liberté est plus grande pour beaucoup de raisons que je ne vais pas lister ici (vous pouvez les lister pour vous-même). L'été, le soleil frappe notre peau et nos yeux pour notre plus grand plaisir. L'été, notre contact avec les éléments naturels est plus élevé : avec la terre, l'eau, les végétaux, les minéraux, le feu. L'été, nous cueillons des plantes et des fruits, nous nous intéressons au vivant beaucoup plus que le reste de l'année. L'été, nous nous reposons dans des hamacs dans des environnements bucoliques. L'été, nous marchons pieds nus. L'été, nous nous retrouvons autour d'un feu de camp avec des amis à faire griller des brochettes. L'été, c'est les « les beaux jours », nous nous sentons mieux, avec plus d'énergie et d'optimisme. L'été, nous prenons plaisir à transpirer, à être peu vêtu. Tout ça, et mille et un autres détails de cette esthétique de « l'été » vécu par l'homme occidental prolétarisé.
« L'été », ça passe vite. A peine le temps d'entrevoir la queue d'un bout du cosmos, à peine le temps de se sentir vivant, que la roue tourne, que les choses changent. Rapidement, à peine le temps de faire trois tours pieds nus dans l'herbe grasse avec les grillons, et on entend déjà au loin les pas lourds et terrifiants du Dieu de LA RENTRÉE. Pour l'homme occidental prolétarisé « l'été » est exactement comme une éjaculation : intense, prodigieux, mais trop court, à peine le temps d'y penser, pas le temps d'y penser que c'est déjà fini. Ça passe comme un rêve.
Mais pour l'homme occidental qui réalise ce que certains nomment un « retour à la terre », cette esthétique de l'été, celle qu'il a connue pendant toute son enfance, seulement du 1er juillet au 31 août, se déploie soudainement et magistralement de mars à novembre (voire décembre pour l'année 2016).
Quelle abyssale surprise ! Aussi heureuse que révoltante et rageante tant elle renseigne sur un éventuel gâchis pour soi et pour les autres.
Être actif dehors permet d'élever suffisamment sa température corporelle pour que les 7 - 17 degrés Celsius printaniers ou automnaux soient l'équivalent de 25 - 30 degrés à l'ombre l'été dans un hamac. Deuxièmement, au contact continuel de la nature, on devient sensible à des milliards de détails, et la nature de mars ou de novembre devient aussi foisonnante qu'une nature en plein mois d'août pour un estivant-prolétaire. Magique !
Alors pour tous ceux qui hésitent encore à faire le pas de ce fameux « retour à la terre », n'est-ce pas là, une des idées les plus tentantes qui soient : optez pour « l'été, de mars à novembre ! » C'est possible !
Dès le mois de mars et jusqu'en novembre, retrouvez vos amis pour des feux de camp réguliers avec musique, chants, danses, et grillades. Dès le mois de mars et jusqu'en novembre, marchez pieds-nus sur la terre ferme, et grimpez aux arbres. Dès le mois de mars et jusqu'en novembre, courrez en petite tenue dans la forêt et regardez les fleurs et les animaux. Dès le mois de mars et jusqu'en novembre, gorgez-vous de soleil chaque jour de beau temps, y compris sur la nuque, les mollets et les avants-bras. Dès le mois de mars et jusqu'en novembre, retrouvez la vie que vous viviez enfant : seulement "pendant les vacances d'été", libéré de la prison scolaire et des injonctions permanentes, au contact approfondi avec les éléments du cosmos. Dès le mois de mars et jusqu'en novembre, faites de toutes vos journées des équivalents de vos "après-midi à la campagne chez Mamie" quand vous étiez petit. Faites que ces échantillons de vraie vie entrevus pendant l'enfance deviennent votre quotidien jusqu'à la mort.
On vous a mis en boîte ! De temps en temps — entre le 1er juillet et le 31 août —, le maître soulève un peu le couvercle quelques instants, et c'est « l'été » !!
Il faut sortir de la boîte car c'est tout le temps l'été quand on sort de la boîte !
Ces quelques semaines de rêve quand vous étiez petit... : c'était aussi quelques semaines à rêver que la vie pourrait être toujours ainsi : de branches en branches, dans la nature, au soleil... ou sous la pluie à faire des courses d'escargots ! Eh bien, la vie peut être toujours ainsi, en quittant les villes, en se déscolarisant, en faisant « un retour à la terre ». On peut découvrir cette chose incroyable : L'ÉTÉ, TOUTE L'ANNÉE ! L'été de mars à novembre !
Parfois les choses se présentent bien même dès le mois de février et ça tire jusqu'en décembre (mois où l'on plante des arbres)... Faisant apparaître : un seul mois, — janvier — pour légitimement (dans le cas présent) se retirer, jeûner, attendre, se protéger, se réchauffer, se calfeutrer, hiberner... Et un seul mois comme ça, devient tout aussi merveilleux que tout le reste de l'année.
Sylvain Rochex — le 30 mars 2017 — l'été est déjà bien là.
C'est tout pour aujourd'hui, je file au jardin.
Photo ci-dessus : une tulipe le 30/03 chez moi à l'Adrey.
L'homme augmenté
>Vous pouvez m'envoyer le titre de ce livre par texto sinon je ne vais jamais m'en souvenir.
La liste des Dieux de l'État et du Capitalisme
[On fera des mises à jours pendant une période, l'article sera disponible dans le menu documents principaux]
L'ARGENT, LA LAÏCITÉ, L'ÉTAT, LA FRANCE - LA NATION, LA DIVISION DU TRAVAIL- LE MÉTIER, LE TRAVAIL, TRAVAILLER, LE BUREAU, L'EMPLOI, LE STAGE, LA FORMATION, LE CALENDRIER GRÉGORIEN, LA VITESSE, LE FAIRE ET L'AGIR, LE SYNDICAT - L'ASSOCIATION - LE PARTI, GAGNER SA VIE, LE CONTRAT - L'ENGAGEMENT, LE COMMERCE, LA CONSOMMATION, LE CLIENT, 3 REPAS PAR JOUR, LES PRODUITS LAITIERS, LES PROTÉINES - LA VIANDE, L'ALCOOL, UN CAFÉ, LA PRISE EN CHARGE, LA JUSTICE - LES TRIBUNAUX - LE DROIT - LES JURISTES - LES CODES - LA LOI - LE JUGEMENT, LA PEINE - LA PUNITION - LE BLÂME - LA PRISON, LE JOURNAL DE 20H, LE CRIME - LE MEURTRE - LE TERRORISME - LA MAUVAISE NOUVELLE, LE PROJET, L'ÉCOLE - L'ÉDUCATION, L'ORIENTATION, LES ÉTUDES - L'ÉTUDIANT, LE DIPLÔME, LES ÉLECTIONS, LA DÉMOCRATIE, LES PARENTS - LA FAMILLE, LE LIVRE - L'ÉCRIT, L'IMAGE, LA VOITURE, LE CINÉMA, LE CHIEN LE CHAT, NOËL, LA DÉCO - LE DESIGN, LE LOOK - L'APPARENCE, L'ORDINATEUR, INTERNET, LA TÉLÉVISION, LE TÉLÉPHONE, LE SMARTPHONE, LE SEXE, LA ROUTE, LA TECHNOLOGIE, LE MACHINISME, L'AUTOMATISME, L'INGÉNIERIE, L'ÉLECTRICITÉ - LE NUCLÉAIRE, LE PAVILLON, LA PROPRETÉ - L'ASEPSIE, L'ENTRETIEN, LA PROPRIÉTÉ PRIVÉE, LA PAUVRETÉ, LA HIÉRARCHIE, LES VACANCES-LES CONGÉS, LA RECHERCHE - LA SCIENCE - LA MÉDECINE, LE WEEK-END, LA CROISSANCE, LA PRODUCTION, LE CADEAU, ENFANT, JEUNE - LA JEUNESSE - LA VIE ACTIVE, VIEUX, LE VOYAGE - LE TOURISME, LE SPORT, LE FOOTBALL, LA COMPÉTITION, L'ARCHITECTURE, L'ART, LE SPECTACLE, LES MÉDIAS, LE VÊTEMENT - LES MARQUES - LES VITRINES, LA VILLE, PARIS, LYON, GRENOBLE, BORDEAUX (...),
Sylvain et Mathilde
Schooling the world, le documentaire en VOSTFR
Le docu : Schooling the world (dont nous parlons très souvent sur ce site), l'antithèse du film de propagande « Sur le chemin de l'école », est sur youtube dans sa version sous-titré en français. Bonne occasion pour le partager massivement autour de soi. (N.B : vous pouvez organiser une projection en téléchargant une version HD sur le site internet du documentaire, les ayants-droits sont okays et encouragent la chose).
Bibliothèque de combat !
Une publication pour rappeller que nous disposons d'une bibliothèque faramineuse, une bibliothèque que nous avions baptisée : « La bibliothèque tapie dans l'ombre » en référence aux inculpés de Tarnac, qui est une bibliothèque de combat. Elle est peu visible puisque dans nos montagnes et loin de la ville et des institutions. Très très peu de visiteurs. Pourtant vous y trouveriez de véritables trésors de chez trésor. Elle est très fournie, très très variée. Elle n'est pas apparue par hasard (— comme apparaissent les bibliothèques institutionnelles sans âme —), elle est le magnifique fruit de longues années de recherches et d'études, elle a une âme, un souffle ouranosien. On fera un jour le listing de tous les ouvrages qu'elle contient. Nous avons un cahier d'emprunt. Cette bibliothèque déménagera sûrement à moyen terme de la bordure de la forêt au coeur de la forêt. Elle sera encore moins visible...
Je crois bien que c'est Emerson qui disait que si on dispose d'un jardin et d'une bibliothèque, on a tout ce qu'un homme peut souhaiter. Et c'est Emerson aussi qui disait : « Voici sa bibliothèque mais son bureau est en plein air ! ». Il y a en effet, un puissant équilibre, de nos jours, à vivre dans la forêt avec une forêt de livres. (Même si la critique apre et profonde de l'écrit et du logos doit être menée en parallèle).
Livre de la plus haute importance : « Signes annonciateurs d'orages »
Échange de haute volée avec Olivier Chiran sur le site entre-là.net
Nous le faisions déjà mais ce livre va nous aider à nous sentir encore plus autorisés à se faire s'affronter les Dieux (qui est donc la seule vraie bataille). Ce livre nous place sur le bon terrain pour vaincre le capitalisme : celui des Dieux. Ce livre détaille le cisaillement des cisaillements : le capitalisme nous dit que les Dieux ne sont pas alors qu'il en est gorgé et nous qui n'avons plus de Dieux subissons leurs jougs (ceux du capitalisme) continuellement.
Ce livre m'a été conseillé par Georges Lapierre (— lors d'une discussion concernant l'horreur de la laïcité —), l'auteur de « Être ouragans » qui était avec nous au micro de Radio Grésivaudan, jeudi 9 mars :
A propos de livres, ça fait deux fois qu'une personne-mystère dépose chez nous (à notre bibliothèque) un livre extrêmement bien ciblé, crucial et puissant (« La lumière intérieure, source de vie : Apologie de la vraie théologie chrétienne telle qu'elle est professée et prêchée par ce peuple appelé par mépris les Quakers » de Barclay, et « La fleur au fusil » de George Oxley). Est-ce la même personne, je pense que oui. Il s'est écoulé au moins six mois entre les deux dépôts. Cette personne donne-t-elle de la viande a mon chien pour qu'il reste le plus silencieux possible quand elle s'approche ? Ça va nous mener où un dépot de livre tous les 6 mois quand bien même il s'agit de livres aussi importants que celui que je présente aujourd'hui ? Bon, dans tous les cas, je bénis cette personne.
Éloge des baies
Ils sont tellement plus impressionnants ! Ils sont tellement plus facile à compter ! Ils sont tellement plus facile à ranger dans des caisses (et à toute allure dans le véhicule utilitaire) ! Ils sont tellement plus facile à ordonner sur des étales ! Ils sont tellement plus costauds ! Ils se conservent tellement mieux ! Bref, ils sont tellement mieux adaptés à ce monde marchand, qui court, qui vole et qui flingue tout !!
Qui ça ? Nos fruits et nos légumes courants ! Et à concurrence de quoi ? Des baies ! Les baies, à contrario, sont ridicules ! Les baies sont faibles, les baies s'abîment en un clin d'oeil ! Les baies suintent dans tous les récipients ! Les baies n'admettent que les bouches comme seuls contenants ! Les baies ne s'exhibent pas (ou mal) sur des étales en plein soleil ! Les baies, une fois cueillies, meurent directement dans la bouche, ça, ou rien ! Si on cherche à en faire commerce, elles s'épuisent devant la tâche, et nous aussi ! Oui, les baies ne sont pas adaptées à ce monde marchand, elles sont adaptées à celui qui vit en harmonie avec le cosmos et c'est pas rien cet enseignement. Les baies sont adaptées à tous ces animaux qui ont du coeur, cueilleurs-sans-panier, qui cueillent pour se nourrir ici et maintenant sans peur de l'avenir, dans la jouissance d'un éternel présent. Les baies sont adaptées à celui qui vit avec elles pour les cueillir à mesure et avec mesure. Oui, les baies, à l'heure actuelle, sont révolutionnaires car la baie est sauvage. Alors, oui, nous les avons quelque-peu mises de côtés ces derniers siècles, grave erreur. L'Étymologie sanskrit pour le mot baie nous conduit directement à la nourriture et ça ne m'étonne pas, les baies ayant été la nourriture principale de l'homme depuis l'aube des temps. Nous sommes devenus des obsédés de la tomate, de la courge, du chou pommé, de la pomme, de l'aubergine et de tous les fruits et légumes qui ont, c'est vrai, un peu de tenue, qui sont certes attractifs, nutritifs et massifs mais qui sont surtout et avant tout adaptés au marché (et y compris au marché de la semence). La baie, elle, n'a aucune tenue ! Elle sait se tenir dans une petite main douce juste le temps qu'il faut à la petite fille pour en apporter à sa maman à quelques mètres de là, après c'est fini, le capitaliste n'a pas le temps de s'immiscer. Nous avons malheureusement cantonné ces derniers temps le sujet de la baie à une sortie myrtilles en montagne par an et à quelques mûres ramassées lors d'un week-end campagnard en août. La baie pour l'homme déchu (et déçu) du capitalisme, est secondaire, voire tertiaire ou inexistante. La baie n'est qu'une gourmandise rare pour l'homme moderne domestiqué, quand elle est nourriture totale, quotidienne, pour le sauvage ou l'émancipé de l'affreuse modernité. Il y a là une grande affaire d'esthétique entre deux images radicalement opposées. Je rappelle que l'étymologie du mot esthétique renvoie à la sensation. Nous avons bien d'un côté la sensation liée à celui qui achète une courge sur un étale, et de l'autre la sensation liée à celui qui cueille des petits fruits dans la forêt pour les mettre directement dans sa bouche. Voilà bien deux esthétiques, deux sensations, qui n'ont rien à voir et qui illustrent parfaitement deux cosmovisions opposées. Quand je parle des baies, je veux finalement parler de tous les petits fruits comestibles nombreux et insolites devenus forts méconnus à cause des lois du marché. Alors parlons-en ! Il y a en tellement (et je ne parlerai que de ceux adaptés à nos contrées - froides l'hiver). Citons pour commencer « la baie de mai » puisque son nom vernaculaire porte justement le joli mot de baie. La baie de mai, c'est le chèvrefeuille comestible (Lonicera Kamtschatica) qui fait des baies allongées couleur (et goût) myrtille, à ne pas confondre avec les baies du chèvrefeuille commun qui ne sont pas comestibles. Parlons de l'arbre aux faisans, leycesteria formosa (en photo ci-dessus) dont les feuilles et fleurs sont magnifiques et les baies, au goût unique de caramel fort, sont vraiment délicieuses. Parlons de l'argousier dont le fruit est une panacée en terme d'apport nutritionnel et notamment en vitamine C et de l'arbousier (différent d'une seule lettre, qui est un arbre pourtant complètement différent). Mais cette liste des arbres à petits fruits sauvages est très longue et tous sont géniaux et incroyables : Les Feijoa, les Asiminiers (oui ce n'est pas une baie mais il fait partie des fruits oubliés), les Canneberges, le Schisandra, le Cornouiller (et autres cornus), les Murier blancs et noirs, les Amélanchiers, l'Akébia Quinata, le Goji, l'Hovenia Dulcis (raisinier de chine), l'Aronia noire, le fraisier des bois, le sorbier, l'aubépine, les Sureaux, les Myrtilliers arbustifs, et bien-sûr les Framboisiers, Groseilliers, Cassissiers, Tayberry (muroise), Casseilles, l'Épine-vinette, les Groseilliers à maquereau, mais aussi le Goumi du Japon (Éléagnus Multiflora), ou le Chalef (Eléagnus Macrophylla) et le Ragouminier (Prunus), tous les Nashi (poirier du japon), les Néfliers du japon, et je pense aussi à la Passiflore (dont la variété incarnata donnera des fruits excellents par ici). Et si on ajoutait à cela un éloge des plantes sauvages comestibles et légumes feuilles sauvages qui se comptent, eux, par milliers, ainsi que les champignons, vous voyez bien que le jardin d'Éden est à nos portes.
Alors après ça, si vous osez penser que vous avez encore autre chose à faire dans votre vie que de devenir un être debout, bien enraciné, bien ancré, dont le pas est sûr au lieu de n'être continuellement pas sûr, si vous pensez que vous avez autre chose à faire que de vous déscolariser, donc de vous ré-ensauvager et de concevoir un lieu Édénique avec toutes ses merveilles citées (en ajoutant secondairement la tomate et l'aubergine si ça vous chante pour le plaisir), je me demande si nous sommes faits du même bois...
Article relayé par les Moutons Enragés.
La ville est une prison totale
Le dire haut et fort, le scander, le marteler. Le dire comme l'eau claire jaillit de la roche dans la face : la ville est une prison totale. On est incarcéré quand on vit dans les villes de l'homme occidental mondialisé, colonisé intégralement par l'esprit de la marchandise. Prison à ciel ouvert, prison sans mur apparent, mais prison totale. La ville, c'est l'asile de fous. Quand on vit en ville, on ne sait pas, on ne voit pas comment on pourrait réussir à s'échapper. On cultive des plantes sur son balcon, on écrit un poème écolo-bucolique sur son ordinateur, et on regarde des vidéos sur youtube sur la permaculture ou Pierre Rabhi... On s'évade pour les vacances dans je-ne-sais-quel divertissement-produit que l'on consomme et dans des drogues de toutes sortes... Mais comment faire pour vraiment retrouver le cosmos, les feux-de-camp entre frères sous les étoiles pas seulement pour le 15 août avec les merguez ? Où aller ? Dans quelle forêt ? Sur quel champ ? Dans quelle campagne ? Avec qui ? Les codétenus qui vivent avec moi n'en savent pas plus long que moi. Je sais bien que des gens vivent loin des villes, mais comment les rejoindre ? Lesquels rejoindre ? Comment me faire intégrer dans un de ces lieux de vie en pleine nature ? Comment acheter de la terre, où acheter de la terre ? Et pourquoi acheter de la terre sachant que j'ai peur de m'enraciner, que je préfère vivre dans l'éternel espoir d'une vie meilleure en écoutant des chansons qui parlent des landes nues, au lieu de vivre la vraie-vie-bonne tout de suite qui me demanderait de me confronter aux éléments et à une dose géante de concrétude... Et puis surtout : je n'ai pas d'argent pour acheter de la terre, j'ai de l'argent pour m'acheter des montagnes de merdes et de dépendances mais dire « je-n'ai-pas-d'argent » c'est plus un mode d'être pour moi, un rapport au monde, qu'une réalité économique, du moins si j'appartiens à la "classe moyenne" (N.B : 10 ans de forfait de téléphone portable = 1 hectare de terre).
La ville est une prison totale, au moins le savoir d'un savoir conscientisé et sûr, car c'est le seul espoir de s'évader un jour.
*****
Je me suis totalement évadé de l'agglomération chambérienne il y a deux ans seulement pour rejoindre la forêt et une dose substantielle de sauvage. En m'évadant, j'ai tout trouvé : la plénitude, la complétude, et l'être générique, c'est-à-dire l'être du cosmos. Dans les villes, nous sommes les êtres du chaos. J'ai tellement de compassion aujourd'hui pour ceux qui demeurent incarcérés dans les villes. Je veux simplement leur dire de ne jamais oublier de réussir un jour à s'évader aussi. Je veux simplement leur dire qu'on se trompe totalement sur la notion de confort si souvent brandie par les uns et les autres pour ne pas bouger. Oui, nos prisons sont confortables. Si vous pouviez m'entendre, si une seule personne pouvait m'entendre : on trouve tout en rejoignant les forêts, on trouve le vrai confort, le seul confort, la définition du confort. Le réflexe de certains, c'est de se dire qu'il n'y a pas de bus, d’hôpital, de centre sociaux, de gare, et de centre commerciaux dans les forêts, que les forêts c'est bien joli mais qu'il n'y a personne et surtout rien à faire... C'est que vous n'avez pas encore compris que tout est à l'envers ici bas et que tout est faux dans la société des hommes. C'est pourtant simple : là où vous pensez qu'il y a tout (la ville) il n'y a rien, et là où vous pensez que c'est vide (la forêt), il y a tout. Il y a tout car toute la richesse du monde vient uniquement de la terre et les villes sont sous la perfusion permanente de choses importées depuis les terres arables, les mers et les forêts.
S'évader de la ville, c'est (comme) se déscolariser. S'évader de la ville, c'est (comme) passer par-dessus le portail de l'école. C'est se soustraire du joug des pouvoirs qui nous vident et nous aliènent, c'est se soustraire des flux qui nous emportent loin de nous-même et loin de la vie, c'est se soustraire des rouages de la grande broyeuse, c'est se soustraire de l’œil de Big Brother, c'est se soustraire du contrôle, de ce parc conçu pour le contrôle. C'est se soustraire de la compétition sociale infinie et mortifère, c'est vraiment se désincarcérer comme on extrait un être d'une voiture gravement accidentée. C'est se soustraire de tous les faisceaux de dépendance qui nous lacèrent. S'évader de la ville pour les forêts, les prairies, l'eau pure, l'air pur, les papillons, c'est se trouver d'un coup d'un seul, c'est trouver le jouir parfait de quand l'essentiel est toujours satisfait.
L'Enfer Chambérien est désormais situé à 35 kilomètres de ma forêt, je le regarde depuis ma colline sacrée et grâce à l’œilleton chirurgical de la TVNet Citoyenne, le seul média véritablement au service des prisonniers, qui creuse le tunnel de la grande évasion reportages après reportages.
Chambériens, ne soyez plus chambériens ! Mais des chambé-plus-rien ! Laissez-la cette grande pute insipide qui pue la mort ! Imaginez que vous la laissiez là, en plan, vide de vous tous, cette hideuse Babylone ! Qu'est-ce qu'une prison sans détenu ? Plus rien ! Laissez-les en panique vos Élus geôliers et tous les agents de l'État, à errer hagards, dans une ville vidée de ses usagers usagés barrés ! Imaginez que vous la vidiez de son sang, que vous l'abandonniez pour en faire une ville fantôme, une épave ? N'est-ce pas tout ce qu'elle mérite cette matrice de mort, ce Titanic ? Car la Révolution qui vient sera un exode urbain massif et irrévocable de tous ceux qui veulent retrouver la terre, « les vraies richesses » disait Giono. Quand vous aurez quitté Chambéry-la-laide pour la beauté, vous ne direz plus jamais que cette ville fut belle. Certains osent le dire (uniquement parce qu'ils y vivent et meurent !!) : « Chambéry, c'est quand même une jolie ville hein ! ». Ils le disent pour s'autopersuader, pour ne pas trop déprimer. Alors qu'à Chambéry, comme dans toutes les villes : tout est laid, car tout est faux, tout est laid car tout est pourri par les pouvoirs et le régalien qui jamais nous régale en rien. Dans les villes, tout est tranchant, tout est coupant, tout est vrombissant assourdissant accablant. Dans les villes, tout est artificiel-artificieux, tout est toxique. Dans les villes, la vie s'étiole, la vie meurt, la vie lutte comme un ours polaire souffrant de la fonte de la banquise cherchant désespérément ses appuis.
« Quittez tout et vous trouverez tout » disait un être spirituel. Il parlait notamment aux habitants des villes qui croient tout avoir parce qu'ils ont des restos, des cinés, des magasins, du mouvement et des gens autour d'eux alors qu'ils n'ont rien et qu'ils meurent. Celui qui dit « Quittez tout et vous trouverez tout » s'adresse à tous les scolarisés-urbanisés, tous les étatisés, qui ont intégré au plus profond d'eux-mêmes la domination des structures, à tous les domestiqués qui ont accepté de plier sous le bâton et la carotte, à tous les adeptes du faux omniprésent qui fait illusion.
Je terminerais en rappelant que les forêts sont potentiellement comestibles en fruits et baies de paradis, qu'il suffit de pas grand chose pour bâtir de véritables jardins-d'Éden abondants et nourriciers.
Que ces mots puissent initier un mouvement d'exode urbain, un mouvement de mort des villes au profit des forêts comestibles et jardins-forêts collectifs !
Une vie de chemins, une vie pieds nus.
Une vie entière dans le sein de notre mère. C'est à portée de main et de regard, c'est parti ! Il suffit de s'évader de la ville-prison.
Sur « la division du travail » et ses causes psychologiques liées à la scolarisation
Suite au magnifique dialogue filmé entre Étienne Chouard et Francis Cousin (voir ci-dessous), je ressens le besoin de poser quelques éléments concernant le sujet de « la division du travail » que nos deux amis abordent longuement de façon contradictoire.
On parle toujours de ce concept sur le plan économique ou politique et pas assez sur le plan de la psychologie je trouve, et je voudrais le faire.
Dans l'entretien entre F. Cousin et Étienne Chouard, Étienne est celui qui défend « la division du travail » et on ne peut que ressentir les implications psychologiques très puissantes chez lui au travers de son émotion : une peur panique de la polyvalence pour chacun (donc pour lui-même) à laquelle conduit inévitablement la fin de « la division du travail ». Et pour vivre cette peur, Étienne convoque volontiers des milliards d'autres gens qui, comme lui, seraient en panique totale de « devoir tout faire » ou de « devoir savoir tout faire » (Étienne dit en gros : moi je ne veux pas et je ne peux pas, et "les gens" ne voudront pas non plus et ne pourront pas non plus). Francis Cousin, quant à lui, est totalement serein avec l'idée d'en finir avec « la division du travail » pour trouver enfin une complétude de l'être (atteindre « l'être générique » selon ses termes si je me souviens bien.)
Cette peur panique d'Étienne Chouard, et à travers lui, des milliards d'autres personnes est vraiment une émotion-clé pour comprendre l'origine psychologique de la division du travail. En plus de cette peur, le deuxième élément de son discours qui permet de tout révéler sur ce problème de « la division du travail », ce sont les catégories qui lui viennent spontanément à l'esprit pour illustrer cette polyvalence-terreur, et surtout la première d'entre-elles, qu'il répétera une bonne dizaine de fois au cours de l'entretien : le travail de la terre. « Mais moi je ne sais pas cultiver la terre !! »... « Mais moi je ne sais pas cultiver la terre !! »... Et ensuite, il en vient très logiquement à l'habitat (« Construire sa maison »), puis aux vêtements (il parlera du « savoir filer la laine etc.»). Si on le laissait continuer sur ce fil, il aurait ensuite parlé de la gestion de l'eau et de l'assainissement... Eh oui, les besoins fondamentaux seront toujours les mêmes. Il est édifiant de voir que la polyvalence-terreur chez ceux opposés à la fin de « la division du travail» est bien directement comprise de part les composantes de « l'être générique », c'est-à-dire l'être de la complétude et de la plénitude voulu justement par ceux, comme F. Cousin et moi-même, qui sont pour la fin de « la division du travail ».
Vers la fin du dialogue, Étienne, toujours parlant de cultiver la terre, donne l'exemple de quelqu'un qui a cultivé la terre pendant 3 heures, et là, d'un seul tenant, il lâche (en le répétant 2 fois !) : qui a sué SANG ET EAU pendant 3 heures, qui s'est donné du mal... On voit là encore cette même peur panique concernant les choses essentielles de l'homme... concernant le fait de chercher sa complétude et son humanité (donc son humilité - humus...) ... La manière dont Étienne parle de devoir « construire soi-même sa maison » (ou du sujet des vêtements) caractérise la même peur... La peur panique donc de retrouver son être générique, c'est-à-dire son humanité et de répondre à la question : qu'est-ce que l'homme ? C'est un animal social qui se nourrit principalement de végétaux, boit de l'eau, s'habille et s'abrite et ne fait pas caca directement sur ses salades... Comment ne pas voir que « la polyvalence » dont parle Étienne n'en est pas une, que ce qui lui fait peur véritablement ce n'est pas d'être polyvalent mais de devenir un homme ! Car cultiver la terre (ou cueillir des plantes sauvages), gérer son eau, s'habiller et s'abriter, etc. ce n'est pas de la polyvalence, c'est juste : être un homme.
Mais d'où ça vient cette peur-là ?! D'où vient cette peur d'apprendre à devenir le plus complet possible au niveau de l'essentiel ? Cette apologie de « la division du travail » et la peur de la recherche de la complétude vient de la scolarisation qui nous apprend très rapidement (dès l'âge de 5 ans) qu'il nous est plus profitable AFFECTIVEMENT-PARLANT de nous spécialiser, de répéter un truc qu'on sait faire, au lieu de diversifier continuellement son savoir (incluant les savoirs-faire manuels bien-sûr). Diversifier continuellement son savoir nous amène à vivre continuellement dans un jeu d'essais et erreurs. Diversifier son savoir nous amène à vivre continuellement dans l'inconnu et dans une instabilité. Cet inconnu, ces erreurs et cette instabilité ne sont pas trop gênants de soi à soi, mais ça le devient totalement dans le service à autui (le croit-on !!!). Donc, on découvre très tôt que tout cet inconnu, toutes ces erreurs, toutes ces tentatives et ces recherches, bref : TOUT CET APPRENTISSAGE CONSTANT, nous amène à régulièrement perdre l'amour de l'autre, car LE « SERVICE » apporté aux autres souffre forcément de la même instabilité/incertitude. Cet APPRENTISSAGE CONSTANT fait de nous l'inverse d'une marchandise. La spécialisation, on le comprend très tôt, nous libère de l'erreur (donc de l'apprendre), et du même coup de l'insatisfaction des autres, en nous transformant en objet, en marchandise. On découvre très tôt, que lorsqu'on sait faire quelque-chose qui plait aux autres, on peut le répéter à l'identique et à l'infini sans effort (jusqu'à celui de l'ennui abyssal mais qu'on est étrangement capable de supporter pour ne pas perdre l'amour de l'autre). On découvre très tôt qu'il suffit, en société, d'apprendre très peu, vraiment très peu, juste ce qu'il faut pour maîtriser deux-trois choses qui satisferont les autres, que l'on va répéter ensuite jusqu'à la mort. Ainsi, jusqu'à sa mort, nous sommes libéré du fardeau de l'apprendre qui est un fardeau car peu compatible avec le fait de contenter les autres autour de nous à court-terme. En devenant une marchandise, en devenant quelque-chose (de fixe, de stable et qui satisfait les autres), j'accède à une forme de sécurité affective permanente (et si on ajoute à ça les mécanismes psychologiques liés à la récompense en argent... le tableau est entièrement sombre...). En recherche de ma complétude, cette sécurité affective (et financière !) tombe. On retrouve donc toujours ce problème d'être obsédé par « l'amour » qu'on nous porte sans prendre conscience que l'autre nous veut marchandise pour sa propre satisfaction et ne souhaite pas notre complétude qui le satisfait forcément moins A COURT TERME.
Notre recherche de complétude oeuvre pour la venue du « royaume » et cette oeuvre est forcément radicalement opposée à la satisfaction courtermiste des individus en manque-de-tout (puisqu'incomplet et ne recherchant pas la complétude) qui nous entourent. C'est donc à nous, seul, de vouloir notre complétude (dans ce qu'elle apporte de complète jouissance à terme) en cessant d'être obnubilé par le fait de contenter les autres dans l'instant pour recueillir leur faux-amour.
Entretien entre Étienne Chouard et Francis Cousin
Étienne,
J'ai l'impression que tu as eu avec F. Cousin, sur l'économie et la politique, la discussion que nous pourrions avoir sur l'École si on avait ce type d'entretien.
Pourquoi est-on incapable de mettre à la poubelle notre monde ?
Tout se passe chez chacun dans le système nerveux : on défend mordicus nos connexions synaptiques.
On peut prendre n'importe quel face du cristal de notre monde civilisé : les hommes se dressent, non pas pour mettre à mal ce monde, mais pour le défendre mordicus. Ici, on défend la monnaie, là, l'association, là, l'école, ici, la technologie, là, l'État, ici, l'Élection, là, le Droit, ici, la Laïcité, etc. etc.
Ici, on attaque l'Élection, mais on fustige celui qui se permet d'attaquer l'école... Ici, on attaque l'État, mais on fustige celui qui attaque la laïcité (par exemple). On n'arrive pas, individuellement et collectivement, à foutre à la poubelle notre monde, dans toutes ses facettes...
Je t'ai vu aussi dans une autre vidéo récente où je vois que tu as fait du chemin concernant l'école : tu parles enfin de domestication complète des êtres, tu te sens "presque coupable" (professorat) etc. Mais je suis sûr que si on avait un entretien, tu défendrais encore un peu l'école, comme tu défends la monnaie ou le Droit face à F. Cousin.
J'ai noté un passage équivoque, où tu défends l'échange face à F. Cousin et ton argument final c'est : je ne sais pas cultiver la terre. Ce n'est pas anodin, ça, comme remarque "finale". Un humain doit savoir tirer sa subsistance de la terre sinon il fait peser cela sur d'autres : n'est-ce pas une définition de la bourgeoisie et de la domination générique ? (Cf : TOLSTOÏ sur ces points).
L'enjeu est le même pour chacun de nous : être capable de lutter contre les connexions synaptiques qui nous sont chères (et contre nos peurs bourgeoises à mettre les mains dans la terre ;-) (rejoins ceux qui font de la permaculture de subsistance). Rejeter radicalement et totalement ce monde. Et convoquer les Dieux à mettre sur le ring en face des Dieux du capitalisme. (Lecture sur ce dernier point : « Signes annonciateurs d'orages »)
Affectueusement,
Sylvain
[RAPPEL] Conditions techniques de l'Égalité politique
Je republie ce jour mon document « Conditions techniques de l'Égalité politique », sous-titré : « à l'attention de tous ceux qui veulent rassembler les gens ».
Un nouveau livre de Jean-Pierre Lepri
Jean-Pierre Lepri, notre 'collègue', auteur du puissant et incontournable « Fin de l'Éducation, Commencements ? » vient de faire paraître un ouvrage qui rassemble plusieurs années de ses textes sur la non-éducation (= l' 'éducation' authentique). L'ensemble est réalisé par les éditions Myriadis (qui avait édité « la domination adulte » de Y. Bonnardel), avec des dessins, des notes, des citations, des annexes, des repères bibliographiques et tout et tout, un livre bien complet. Avec un texte de Raoul Vaneigem en ouverture et une lettre de Catherine Baker à la fin. Bref, un ouvrage très intéressant de plus dans la bibliothèque : DÉSCOLARISATION, pour mettre intensément en question la prison elle-même (l'éducation) et non plus la couleur des barreaux (sic).
Ça a foiré... totalement...
>Nous faisons tous face à des choix. Nous pouvons avoir des calottes glaciaires et des ours polaires, ou nous pouvons avoir des automobiles. Nous pouvons avoir des barrages ou nous pouvons avoir des saumons. Nous pouvons avoir des vignes irriguées dans les comtés de Mendocino et Sonoma, ou nous pouvons avoir la rivière Eel et la rivière Russian. Nous pouvons avoir le pétrole du fond des océans, ou nous pouvons avoir des baleines. Nous pouvons avoir des boîtes en carton ou nous pouvons avoir des forêts vivantes. Nous pouvons avoir des ordinateurs et la myriade de cancers qui accompagne leur fabrication, ou nous pouvons n’avoir aucun des deux. Nous pouvons avoir l’électricité et un monde dévasté par l’exploitation minière, ou nous pouvons n’avoir aucun des deux (et ne venez pas me raconter de sottises à propos du solaire : vous aurez besoin de cuivre pour le câblage, de silicone pour le photovoltaïque, de métaux et de plastiques pour les dispositifs, qui ont besoin d’être fabriqués et puis transportés chez vous, et ainsi de suite. Même l’énergie électrique solaire n’est pas soutenable parce que l’électricité et tous ses attributs requièrent une infrastructure industrielle). Nous pouvons avoir des fruits, des légumes, et du café importés aux États-Unis depuis l’Amérique latine, ou nous pouvons avoir au moins quelques communautés humaines et non-humaines à peu près intactes à travers la région. […] Nous pouvons avoir du commerce international, inévitablement et par définition ainsi que par fonction dominé par d’immenses et distantes entités économiques/gouvernementales qui n’agissent pas (et ne peuvent pas agir) dans l’intérêt des communautés, ou nous pouvons avoir un contrôle local d’économies locales, ce qui ne peut advenir tant que des villes requièrent l’importation (lire : le vol) de ressources toujours plus distantes. Nous pouvons avoir la civilisation — trop souvent considérée comme la plus haute forme d’organisation sociale — qui se propage (qui métastase, dirais-je) sur toute la planète, ou nous pouvons avoir une multiplicité de cultures autonomes uniques car spécifiquement adaptées au territoire d’où elles émergent. Nous pouvons avoir des villes et tout ce qu’elles impliquent, ou nous pouvons avoir une planète habitable. Nous pouvons avoir le « progrès » et l’histoire, ou nous pouvons avoir la soutenabilité. Nous pouvons avoir la civilisation, ou nous pouvons au moins avoir la possibilité d’un mode de vie qui ne soit pas basé sur le vol violent de ressources.
Tout cela n’est absolument pas abstrait. C’est physique. Dans un monde fini, l’importation forcée et quotidienne de ressources est insoutenable. Hum.
Montrez-moi comment la culture de la voiture peut coexister avec la nature sauvage, et plus particulièrement, comment le réchauffement planétaire anthropique peut coexister avec les calottes glaciaires et les ours polaires. N’importe laquelle des soi-disant solutions du genre des voitures électriques solaires présenterait des problèmes au moins aussi sévères. L’électricité, par exemple, a toujours besoin d’être générée, les batteries sont extraordinairement toxiques, et, quoi qu’il en soit, la conduite n’est pas le principal facteur de pollution de la voiture : bien plus de pollution est émise au cours de sa fabrication qu’à travers son pot d’échappement. La même chose est vraie de tous les produits de la civilisation industrielle.
Nous ne pouvons pas tout avoir. Cette croyance selon laquelle nous le pouvons est une des choses qui nous ont précipités dans cet horrible endroit. Si la folie pouvait être définie comme la perte de connexion fonctionnelle avec la réalité physique, croire que nous pouvons tout avoir — croire que nous pouvons simultanément démanteler une planète et y vivre ; croire que nous pouvons perpétuellement utiliser plus d’énergie que ce que nous fournit le soleil ; croire que nous pouvons piller du monde plus que ce qu’il ne donne volontairement ; croire qu’un monde fini peut soutenir une croissance infinie, qui plus est une croissance économique infinie, qui consiste à convertir toujours plus d’êtres vivants en objets inertes (la production industrielle, en son cœur, est la conversion du vivant — des arbres ou des montagnes — en inerte — planches de bois et canettes de bière) — est incroyablement cinglé. Cette folie se manifeste en partie par un puissant irrespect pour les limites et la justice. Elle se manifeste au travers de la prétention selon laquelle il n’existe ni limites, ni justice. Prétendre que la civilisation peut exister sans détruire son propre territoire, ainsi que celui des autres et leurs cultures, c’est être complètement ignorant de l’histoire, de la biologie, de la thermodynamique, de la morale, et de l’instinct de conservation. & c’est n’avoir prêté absolument aucune attention aux six derniers millénaires. Derrick Jensen
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